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Internet, le meilleur ami de milliards de solitudes (2/3)
1L’art de la gestion de projet2Un projet à succès commence par une bonne gouvernance3Cascade, agilité, demandes de changement?

Internet, le meilleur ami de milliards de solitudes (2/3)

  • Niveau Technique
Stratégie d'affaires

Voici la deuxième partie de mon article sur le parallèle entre le livre L’ère du vide – Essai sur l’individualisme contemporain de Gilles Lipovetsky et la manière dont on utilise Internet.

Au vide personnel s’ajoute un irrésistible besoin de briller auprès de ses pairs ; ce qui se regroupe sous le thème besoin de célébrité et de reconnaissance.

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Pour cela, la collaboration sur laquelle est basé le web 2.0 est essentielle.

Des outils comme l’encyclopédie en ligne Wikipedia en est un exemple. Chacun peut apporter sa contribution par le biais d’un article sur un sujet, un personnage, un événement – peu importe lequel, on contribue à l’enrichissement du lecteur. Dans le cas de Wikipedia, il y a un véritable goût pour la contribution : mettre ses connaissances au profit des autres. Le fait que chaque article soit anonyme rend compte d’une réelle gratuité.

Ce n’est pas le cas par exemple des blogues ou de toute autre source de contenu, où tout un chacun est une source d’informations ; informations plus ou moins fiables, mais informations quand même. Chacun a un avis sur tout et n’importe quoi et le partage. Ces journalistes modernes que sont les blogueurs recherchent autant de reconnaissance que ceux de la vieille formule, ils veulent tout autant diffuser l’information et souvent être au centre de l’attention. Mais leur potentiel de public et de reconnaissance est tellement plus large ! Certains peuvent même sembler dépasser par les événements et se laisser éblouir par les feux des commentaires acerbes de leurs lecteurs. Mais ils ont un public, présent, réactif, voire dévoué pour certains. Le nouveau fou du roi est arrivé et c’est un blogueur.

Un autre exemple est celui des réseaux sociaux et tout particulièrement de FaceBook ou Twitter. Oui, on participe à Wikipedia, mais personne – ou presque – ne le sait. Par contre, on change son statut sur FaceBook ou Twitter (aller voir l’article de Jean-Sébastien à ce sujet) et tous nos « amis » le savent. Ils savent ce qu’on fait de sa petite vie : là encore, on a un public ! Notre besoin de célébrité et de reconnaissance est satisfait. Non seulement nous partageons notre passionnant quotidien à notre « public d’amis » mais en plus nous pouvons nous assurer de leur soutien, de leur réaction, de leur présence, etc. La solitude mêlée au besoin de reconnaissance font agir et réagir. Dans le cas de Twitter, les « amis » de FaceBook se transforment en « followers » et en « following ». Il y a ceux qui suivent et ceux qui sont suivis. Suivre ici prend le sens de « suivre les activités de… ». Sauf que ceux qui suivent peuvent aussi être simplement des membres d’un même troupeau, celui du membre Twitter, qui suit sans réfléchir ceux que les autres membres du troupeau font. Que d’abêtissement !

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Exhibitionnisme et égocentrisme font aujourd’hui le succès des réseaux sociaux : plus l’internaute a d’ amis » et plus il se sent valoriser : 400 amis et pourtant toujours aussi seul… Tout comme ces jeunes femmes japonaises qui s’achètent des amis pour que leur téléphone cellulaire sonne plus souvent et que leurs proches – amis, familles – pensent qu’elles sont populaires et donc dignes d’être aimées, appréciées, fréquentées. Ou MySpace.com qui, par le biais de fakeyourspace.com a permis un temps d’enrichir sa liste d’amis en en achetant.

Finalement, Lipovetsky avait déjà raison : « même si Narcisse voudrait aimer d’autres personnes que lui, il est trop bien « programmé » sur lui-même pour pouvoir le faire. »

Suite et fin de cet article la semaine prochaine.

PS: Si vous aussi, vous avez besoin « d’amis », suivez-moi! 😉