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Foursquare, Gowalla, Facebook Places: la bataille des réseaux géosociaux
1L’art de la gestion de projet2Un projet à succès commence par une bonne gouvernance3Cascade, agilité, demandes de changement?

Foursquare, Gowalla, Facebook Places: la bataille des réseaux géosociaux

  • Niveau Technique
Stratégie d'affaires

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La géolocalisation est depuis 3 ans un enjeu majeur dans toute stratégie web en commerce de détail,  l’objectif est d’être présent sur tout type de plateforme dans un rayon de moins d’un kilomètre d’où se trouve votre client. Le principal initiateur est Google. D’une part avec son algorithme qui mise davantage sur le positionnement géographique d’un utilisateur dans la personnalisation des résultats de recherche, d’autre part dans la plus grande considération de Google Places dans les résultats de recherche (SERP). Ces deux éléments combinés font en sorte que les stratégies en référencement organique doivent se raffiner par ville, par quartier, par rue. Les fiers propriétaires de téléphones intelligents (avec GPS) font des recherches par proximité et utilisent les applications avec la fonction de géolocalisation dans leur quotidien. Depuis les derniers 24 mois, les applications géosociales foisonnent et une guerre froide semble émerger entre Gowalla, Foursquare et Facebook Places.

 

Le check-in multiple, la centralisation et l’essoufflement

Il y a un an, j‘annonçais pompeusement que Foursquare allait dominer le marché de la géosocialisation de par l’unicité de son offre et son modèle de revenu potentiel.  Christophe avait aussi dressé un excellent bilan et cité quelques opportunités d’affaires. Un an plus tard, je me ravise. Même si j’utilise Foursquare plusieurs fois par jour pour faire mes check-ins ou pour retrouver mes amis, même si TechCrunch nous apprenait que Foursquare a atteint le 5 millions d’utilisateurs, et ce en un peu moins de 24 mois (21), je suis loin d’être convaincu de sa pérennité à long terme.

Et voilà qu’en août dernier, Facebook lançait son service Places et la création d’une API destinée au partage de l’information des check-ins avec Gowalla, Foursquare et Yelp, mais reste disponible  en mode lecture seulement. On assistait donc à une vraie démocratisation du géosocial avec 500 millions de membres interpelés aux mises à jour Places dans leur fils de nouvelles.  Selon le classement de Mobclix des applications destinées aux réseaux sociaux, l’application mobile de Facebook  se classe au 1er rang des applications téléchargées, devant  Foursquare (14e) et loin devant Gowalla (61e). Une masse critique enviable qui dépasse facilement les 5 millions d’utilisateurs de Foursquare. Les Facebook Deals sont introduits au début novembre et on assistera prochainement à une pleine intégration des entrées Place aux pages Facebook, tout pour rendre les autres joueurs moins intéressants.

De plus,  l’aspect ludique de Foursquare et Gowalla semble s’essouffler. Lorsqu’un utilisateur effectue un check-in, il annonce à ses amis où il se situe ou il affirme son statut social. Lorsqu’il est en mode découverte, il cherche ses amis à proximité ou consulte leurs recommandations (trucs et activité à faire).  Par contre, un check-in sur Facebook Places assouvit le même désir avec une  masse « d’amis » plus grande : un (voire plusieurs) « like » ou commentaire valent plus aux yeux d’une personne qu’une mairie. Seules les recommandations  (tips) et activités (to do) ne sont pas présents ce qui ne favorisent pas la découverte, mais  j’imagine que c’est une question de temps avant que ce soit ajouté.

Pour compléter, le 2 décembre, la nouvelle version de Gowalla (v3) permet la synchronisation de ses mises-à-jour (check-in, recommandations, promotion, mairie) avec ceux de Facebook Places et Foursquare s’affirmant maintenant comme l’endroit regroupant toutes ses présences géosociales.  Après de multiples tests, Gowalla ne synchronise pas totalement le check-in mais ajoute une « venue » virtuelle lorsque l’orthographe n’est pas le même.  On se demande simplement si Foursquare ou même Facebook Places lui rendront la pareille. Il reste que cette nouvelle incite les adeptes des 3 réseaux géosociaux à tout centraliser sur sa plateforme.

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Finalement le comportement lié au besoin de faire un check-in, étant le seul trop connecté de mon groupe d’amis, il devient déplaisant pour les gens normaux (ou les non innovateurs) de voir son ami faire son ou ses multiples check-in (parfois 3 à la fois dans mon cas), partager leur repas sur Foodspotting ou déboucher une bouteille de vin sur Social Grapes. Les gens normaux le voient comme une nouvelle forme de maladie mentale où le désir de tout partager en public et le désir d’approbation des pairs virtuels sont plus importants aux yeux d’un individu que ceux assis en face de lui et sans quoi il éprouve un sentiment de vide dans sa vie. Je l’avoue je suis comme ça et je fais mes mises à jour aux toilettes, c’est mon #jeudiconfession.

Utilisations alternatives

Être un outil d’aide à la décision

Le prochain axe de bataille sera les recommandations, on voudra s’approprier les chasses gardées de Yelp et se développer comme un outil d’aide à la décision local. Par contre, Yelp a bâti son propre réseau à l’aide de Facebook connect et une intégration avec Place pourra être envisageable.

Être un outil d’épargne

Avec la multiplication abusive de site d’achats groupés (voir l’excellent billet en anglais de Marc-Antoine à ce sujet) et leur offre locale, on pourra imaginer un lien assez naturel entre les deux entités.  On pourra offrir des promotions pour un temps limité aux gens qui effectuent un check-in et sont membres d’un réseau.

Crédits pour l’image: http://gadgetsin.com/google-map-pins-coaster-set.htm