L’outil fait clairement jaser. Il est la nouvelle coqueluche pour certains, une incompréhension totale pour d’autres. C’est pour cette raison que nous avons pris l’initiative de faire un débat en articles sur Twitter ce mois-ci. Je suis un fan de Twitter, alors je prends le camp du pour.
Qui est sur Twitter et que font-ils ?
Un des arguments avancés par les détracteurs de Twitter est que seule 5% de la population est active sur le réseau de microblogging. Mon argument est que bien qu’il n’y ait qu’une mince couche de la population qui participe, celle-ci est fortement composée d’ambassadeurs et de porteurs de messages.
Par exemple, vous trouverez des consommateurs très engagés, qui parlent de leur expérience d’achat de façon régulière. Plusieurs entreprises l’ont compris et écoutent attentivement ce qui se dit sur leur marque et réagissent au besoin, au plus grand ébahissement de la communauté Twitter qui apprécie ces gestes. En plus, ils reprennent la bonne nouvelle et la propagent à leur réseau.
Beaucoup d’articles parlent du peu d’utilisateurs réellement actifs sur Twitter, on dit que 5% des utilisateurs créent 75% de l’activité. C’est le même constat que l’on fait dans les réseaux sociaux en général où 1 à 10% des utilisateurs créent du contenu dont 100% profite. La question dont peu d’articles font état, c’est la notion d’actif. Est-ce qu’un utilisateur qui ne fait que lire des twitterers plus actifs que lui et qui clique sur les liens proposés doit être considéré comme inactif ? Je ne crois pas. Le trafic a connu une augmentation presque 4 fois plus grande que Facebook avec environ 20 millions de visiteurs mensuels, ça fait beaucoup de pupilles ça, « actives » ou pas.
Hubspot ont fait une étude parmi les 4.5 millions d’utilisateurs de Twitter qui ont utilisé leur application Twitter Grader et ont isolé les utilisateurs qualifiés de sérieux. Ils ont constaté que les utilisateurs qui restaient mettent leur statut à jour 0,97 fois par jours pour environ 119 mises à jour en moyenne. Je considère que c’est pas mal engagé comme comportement.
On entend également souvent de la bouche des sceptiques qu’il y a beaucoup de « bruit » sur Twitter (des conversations futiles). Un article de la BBC avançait même que seulement 8,7% des contenus seraient réellement à valeur ajoutée. Je trouve ça tout à fait normal et j’adore Twitter, comme j’aime la vraie vie aussi et je tolère ceux qui ne font que me parler de météo…
Les 5% plus grands utilisateurs de Twitter parlent des sujets suivants directement dans leur bio : Internet marketing, music lover, Web designer, video games et husband/father. Ils viennent tous de grands pays industrialisés et près de 5% d’entre eux sont canadiens.
Plusieurs détracteurs de Twitter affirment qu’une proportion élevée des comptes sont inactifs. Encore une fois, je ne considère pas qu’un utilisateur qui n’émet jamais est nécessairement inactif. En plus, il faut considérer que comme pour les noms de domaine, les utilisateurs désirent réserver leur nom. En 2007, 35% des noms de domaines étaient tout simplement achetés et non-utilisés, et ceci ne compte pas une grande proportion qui héberge de faux sites.
Il est également intéressant de noter que parmi les Fortune 100, plus d’entreprises ont une présence sur Twitter (54%) que sur Facebook (32%) ou leur propre blogue (29%).
Les utilisateurs de Twitter sont également assez bien répartis par âge et j’ai été surpris de la présence de baby-boomers et de gens encore plus âgés
Qu’est-ce qui pousse les utilisateurs de Twitter à utiliser le service ? 3 raisons principales :
- Rester en contact avec les amis
- Publier son statut
- Trouver des nouvelles et rester au courant
Les utilisateurs de Twitter sont les plus grands acheteurs de plusieurs produits : ils achètent plus de livres, de vêtements et souliers, de café, de cosmétiques, de nourriture, de films, de musique, de bijoux, mais pas plus de billets d’avion ou d’électronique que les utilisateurs Facebook, LinkedIn ou MySpace. Intéressant, non ?
Qu’est-ce qui fait le succès de Twitter ?
La simplicité du concept est la fois responsable du succès de Twitter mais est aussi un obstacle. La plateforme est assez intimidante lorsqu’on ne suit personne au début. Par contre, le fait de pouvoir suivre à peu près n’importe qui sans avoir accès à ses photos de famille et autres éléments très personnels a contribué à l’éclosion de Twitter. Vous pouvez dès maintenant écouter ce que Oprah, Guy Kawasaki ou Cœur de Pirate a à dire et c’est probablement votre meilleure chance de leur adresser la parole également.
L’ouverture de l’API de Twitter qui a donné lieu au développement de milliers d’applications a également contribué au succès, notamment mobile de la plateforme. Les utilisateurs mettent à jour leur statut de façon mobile de façon très régulière (par SMS ou différentes applications disponibles). Imaginez ce que cela représente pour le service à la clientèle.
Le concept du Retweet, c’est-à-dire faire suivre un statut Twitter de quelqu’un d’autre à son propre réseau est également très populaire, voire une nouvelle mesure de l’autorité d’un statut ou d’un utilisateur. C’est d’ailleurs le prochain service que Twitter refondra.
Parlant de mesure, c’est justement une autre des forces de Twitter, on peut rapidement mesurer l’autorité d’un Twitterer (ratio followers VS amis) et aussi l’impact de Twitter sur nos ventes en utilisant un des nombreux outils de mesure.
Plusieurs cas à succès ont également créé un engouement vers le service, notamment le cas de Dell et ses millions de dollars uniquement via des mises à jour sur Twitter selon le New York Times…
Finalement, Twitter amène véritablement du trafic sur un site, pour autant que ce site crée des contenus de qualité. Voici le pourcentage généré via Twitter des derniers articles de notre blogue :
On peut voir que Twitter amène pas mal de trafic pour ce type de contenu, et que l’impact diminue avec le temps. Conclusion : Twitter excelle a générer du trafic immédiat ou tout de suite après la publication de l’article. Ensuite, c’est Google et ses résultats organiques qui prennent le relais comme première source de trafic.
Pourquoi une entreprise devrait-elle être active sur Twitter ?
Je suis tout à fait d’accord que pas toutes les entreprises, situations et individus nécessitent une présence Twitter, il s’agit d’une réflexion cas par cas. Mais voici les grandes lignes de ce qu’une entreprise peut faire avec Twitter :
- Lire l’excellent article de mon collègue Jean-Sébastien sur les utilisateurs de Twitter
- S’adresser à des ambassadeurs et leur confier des messages à relayer
- Écouter (et parfois réagir) ce qui se dit sur sa marque, ses produits, ses employés, ses concurrents grâce à l’excellent recherche en temps réelle offerte par Twitter
- Remplacer ou compléter vos envois par courriel avec une solution qui permet à l’utilisateur de gérer ses opt-in et opt-out.
- Émettre des messages et débuter des conversations
- Être trouvée par des nouvelles personnes
- Faire comme Starbucks et Dell et générer d’importants revenus directement via Twitter
- Faire comme Netvibes et aider publiquement les utilisateurs qui se plaignent via Twitter
Et vous, qu’en pensez-vous ? Êtes-vous de la même position que moi ?
