Google Adwords : quand l’innovation rapporte 60 milliards $ US par année
En 1995, un étudiant de 22 ans nommé Larry Page considère faire ses études supérieures à Stanford. Sergey Brin, âgé de 21 ans, l’accueille et lui fait visiter le campus. En 1996, ces deux jeunes hommes travaillent ensemble sur le projet de recherche BlackRub, premier moteur d’indexation de contenu qui occupera rapidement beaucoup trop de bande passante sur les serveurs locaux de Stanford. En 1997, Sergey et Larry fondent Google et marquent le début d’une nouvelle ère numérique. Aujourd’hui, le 23 octobre 2015, on célèbre le 15e anniversaire de Google AdWords, la plateforme de monétisation de l’index de Google. Quinze ans après la création de cet index de contenu qui permet de trouver des sites Web rapidement, Google rapporte maintenant 60 milliards $ US de revenus par année.
Pourquoi le modèle Google est-il aussi fort? Est-ce que Larry et Sergey étaient les seuls visionnaires de ces 15 dernières années? Bien sûr que non! Ce qui me fait penser à un article tiré de Les Affaires et qui a retenu mon attention avec son titre à sensation : Pourquoi votre idée géniale ne vaut rien. En bref, ce n’est pas la valeur d’une idée qui est garante de son profit, c’est plutôt la façon dont est gérée l’entreprise et la concrétisation de ses projets. Ce qui caractérise Google, c’est cette innovation ancrée dans l’ADN de l’entreprise et son désir d’acquérir des compagnies possédant déjà des idées et des technologies au lieu d’essayer de les répliquer. Trois ans après la fondation du moteur de recherche, les premiers représentants AdWords arrivent en poste et approchent leurs 350 premiers clients. L’entreprise vend alors des espaces pour être plus visible dans l’index. On est très proche du modèle d’affaires de Pages Jaunes.
Modèle d’affaires
L’année suivante, en 2002, Google essaie un nouveau modèle d’affaires basé sur celui de Overture. On passe alors d’un affichage au CPM à un affichage au CPC. Dorénavant, l’annonceur ne paie que lorsqu’un visiteur est réellement intéressé par son annonce. C’est ici que commence un rythme d’innovation et d’ouverture d’esprit qui ne ralentira pas dans la décennie à venir.
Le contenu est roi
En 2003, Google réalise que le contenu est roi et permet à tout éditeur de générer des revenus en créant son service Google AdSense, tout juste avant l’explosion en popularité des blogues en 2004 – 2005, qui deviendront dès lors de puissants outils de communication sociale.
Acquisitions massives de nouvelles technologies
En 2005, Google acquiert la société Urchin et lance sa plateforme publique (self-serve) Google AdWords. Pour la 3e fois en 5 ans, Google réécrit les règles du marketing en ligne et AdWords rapporte 6 milliards $ US la première année. En 2006, toujours dans une politique d’innovation rapide dans des technologies émergentes, Google acquiert YouTube pour 1,5 milliard $ US, ce qui équivaut à 10 % de son revenu annuel. L’industrie de la télévision se moque de cette transaction. Selon eux, l’hébergement gratuit de vidéos (de chats et d’autres mignons animaux, qui plus est!) n’est pas rentable. Or, quand Google lancera les YouTube True View Ads en 2010, c’est environ 10 milliards $ US de revenus supplémentaires qui s’inscriront dans leurs livres comptables après 4 ans de recherche & développement et 1,5 million $ US d’investissement initial. En 2007, DoubleClick s’ajoute à la grande famille de Google. Mais le programme dont tout le monde parle à ce moment est surtout celui de Google Street View, qui complète l’offre déjà intéressante de Google Maps (particulièrement intéressante pour ceux qui arrivent toujours en retard!). L’année 2007 marque également le moment où je gère ma première campagne de CPC d’envergure avec Via Rail Canada et fait mes débuts dans l’univers de la publicité numérique.
Marketing comportemental
En 2009, Google est inspiré par le travail du pionnier du BT (Behavioral Targeting) George John (qui a entre autres travaillé pour Yahoo! et fondé Rocket Fuel) et tente d’inclure cette nouvelle approche révolutionnaire au marketing comportemental dans sa plateforme. On s’intéresse alors à l’information numérique fournie par les internautes et on essaie d’en déduire leurs intérêts. Ainsi naît le Interest Based Advertising. Résultat : il n’est plus nécessaire de cibler une personne qui recherche une voiture sur le site Web d’un concessionnaire; il est dorénavant possible de la cibler n’importe où dans le réseau de Google Display puisqu’elle a démontré son intérêt à acheter une voiture par l’entremise des termes de recherche utilisés ou des liens consultés!
Mobile
En 2010, Google investit dans la publicité mobile et lance son premier téléphone Nexus. L’industrie change rapidement et les points de contact avec un internaute autrefois limité au PC sont maintenant répartis sur une multitude d’écrans et de localisations. En 2013, Google lance le service enhanced campaigns afin de mieux desservir les internautes dans leur parcours multiécran, dorénavant représenté par le mobile, la tablette, le PC et l’ordinateur portable.
Intégration de la Big Data
En 2014, un court épisode de folie accompagne le lancement du Search Companion Marketing, qui permet involontairement à toute l’industrie de se livrer une guerre d’acquisition de la clientèle de ses compétiteurs directs à très faible coût. Pour contrer cette problématique, Google propose une version où les annonceurs ont moins de pouvoir compétitif les uns envers les autres. Ainsi naissent les campagnes de Search with Display Select, soit un hybride entre une campagne display basée sur les champs d’intérêt des internautes et une campagne de reciblage en search. En 2015, Google investit pour que la data soit au coeur des campagnes, avec des tactiques telles que le Remarketing List for Search Ads (RLSA), l’intégration du 1st party data et le Email Matching. Après son grand virage mobile de 2010, Google continue de surfer sur la vague du marketing numérique et y intègre de plus en plus de Big Data. Afin de mieux supporter la croissance future de ses nombreuses activités rejoignant des champs d’intérêt qui vont bien au-delà de son moteur de recherche, Google se rebaptise Alphabet après 17 ans d’existence. Elle devient ainsi propriétaire de Google et des autres innovations crées par l’équipe de Sergey et Larry.
Cette courte histoire de l’évolution de Google se veut une morale, surtout dans le contexte du Startup Weekend qui approche à grands pas : il ne faut pas avoir froid aux yeux avec vos idées! Google X Lab offre une journée par semaine où les employés peuvent investir leur temps et leurs idées dans la création de projets personnels, ce qui a mené à la naissance de quelques-unes des innovations majeures de Google, et bien d’autres! En tant qu’entreprise, investissez dans l’innovation et offrez une plateforme à vos employés pour qu’ils laissent libre cours à leur créativité! Pour plus de détails, visitez: http://www.google.ca/about/company/history/