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Ce que Facebook peut nous apprendre sur le design web itératif
1L’art de la gestion de projet2Un projet à succès commence par une bonne gouvernance3Cascade, agilité, demandes de changement?

Ce que Facebook peut nous apprendre sur le design web itératif

  • Niveau Technique
Stratégie d'affaires

On le sait très bien, les développeurs chez Facebook ne tiennent pas en place et sont constamment à la recherche d’améliorations à apporter à la plateforme. Certaines fonctionnalités sont de francs succès tandis que d’autres le sont nettement moins et finissent par être retirées lors des mises à jour de l’interface ou envoyées aux oubliettes.

Rarement (puisque c’est loin d’être la norme), certaines de ces fonctionnalités refont surface. Mais pourquoi donc?

Retour aux sources

1. Le statut d’action

Avant :

Le statut Facebook est apparu en 2007. Certains d’entre vous s’en souviendront peut-être, mais il était à l’époque impossible d’exprimer sa pensée par une phrase ne débutant pas par « Jean-Frédéric is … ». L’outil devait alors permettre à l’utilisateur d’énoncer l’activité à laquelle il s’adonnait à l’instant. Par contre, cette obligation ne réjouissait pas les utilisateurs francophones (Jean-Frédéric is en route vers Montréal) ou ceux qui voulaient exprimer autre chose et qui ne s’attardaient pas à l’utilisation correcte de la grammaire « Jean-Frédéric is wants to go to the beach ».

Plusieurs groupes FB ont vu le jour en ce temps pour demander à Facebook de retirer l’obligation d’utiliser la formulation « User + IS ». On ne sait guère si de tels groupes ont bel et bien fait pencher la balance, mais Facebook a retiré le terme à la fin 2007.

Maintenant :

Facebook vient de réintroduire certains statuts d’action selon quelques modèles prédéfinis (feeling, watching, reading, listening to, drinking, eating, playing). Ces statuts peuvent être utilisés en addition du statut courant et des fonctions déjà existantes (identifier d’autres personnes, un endroit et intégrer des photos).

2. Interface des pages de profil pré-timeline

Avant:

La transition de la page de profil vers la timeline a vu la disposition des divers éléments être centralisée autour de la « ligne de temps » et mis l’accent davantage sur les contenus créés par l’utilisateur en ordre chronologique que sur ceux générés par des applications Facebook ou sur la découverte des intérêts des utilisateurs.

Mantenant:

En regardant l’image ci-dessus, on aperçoit facilement les éléments semblables qui effectuent un retour dans les profils d’utilisateurs :

  • Les onglets reviennent au format texte (ils ne sont plus accompagnés d’images)
  • Le contenu n’est plus disposé autour d’un axe central.
  • La colonne de gauche est réservée au contenu informatif sur l’utilisateur (About, Friends, Likes, Photos) et au contenu archivé provenant d’applications (Instagram, Rdio, SoundCloud, etc.)
  • La colonne de droite est composée des mises à jour, des statuts, des contenus créés par l’utilisateur et des messages laissés par ses amis; tout ça en ordre chronologique.

Pourquoi ce retour en arrière pour Facebook? Mes hypothèses :

Différent état d’esprit de la part des utilisateurs

Au fil du temps, les utilisateurs évoluent et notre stratégie doit en tenir compte. On sait déjà que Facebook veut se rapprocher d’une interface semblable sur tous les appareils, mais on peut parier qu’une tonne de statistiques d’utilisation a été prise en considération dans l’élaboration de cette stratégie. Ils sont certainement en mesure de savoir si certaines fonctionnalités sont performantes, mais sous-utilisées; ou si d’autres passent carrément inaperçues.

Si on garde nos connaissances à jour sur le profil de nos utilisateurs, il est plus facile de remarquer si certaines fonctionnalités deviennent plus pertinentes ou utiles avec le temps.

Meilleure adaptation au nouveau site

Certaines fonctionnalités semblent plutôt faire partie d’un plus grand concept et paraissent s’intégrer à la nouvelle interface encore mieux qu’à leur première apparition. En reprenant l’exemple des statuts d’action, le fait que nous pouvons désormais lier nos publications à des pages de marque en fait désormais un outil de promotion pour le contenu qui est consommé (que ce soit de la musique, un film, ou un sac de Doritos).

Quelle leçon en tirer?

De nos jours, un site est encore trop souvent une vitrine statique qu’on imagine devoir reconstruire de A à Z lorsque le besoin se faisait sentir. Il faut plutôt revoir sa définition afin d’en faire un produit Web. Un produit Web peut connaître plusieurs vies avant sa mort; il se doit d’être souple et doit aussi permettre le retrait, l’ajout ou la modification des contenus ou des fonctionnalités à tout moment. Le budget incrémental que nécessite ce type de projet sera plus facile à absorber que le budget nécessaire à tout refaire à chaque fois.

De notre côté, il faut se doter d’un plan d’amélioration continue principalement basé sur les données utilisateurs afin de pouvoir ajuster le tir face à l’usage réel qui est fait de notre produit.

Alors qu’avant nous regardions toujours vers la nouveauté, notre réflexion doit d’abord envisager une optimisation des interfaces et des fonctionnalités, et même relancer d’anciennes tactiques qui sont maintenant plus adaptées qu’elles ne l’ont jamais été.