Le contenu le plus payant sur le Web

Quel est le contenu qui rapporte le plus de dollars sur le Web et qui représente une industrie en soit ? Le jeu en ligne. Ce domaine est de loin le plus profitable en ligne. Après remise des gains aux gagnants, l’industrie obtient des revenus d’environ 12 milliards de dollars américains. On ne peut ignorer le phénomène lorsqu’on s’intéresse au commerce électronique.

L’association des éditeurs de contenus en ligne suit l’évolution des contenus payants en ligne depuis 2001 déjà et a toujours exclu des ses analyses deux contenus « trop forts pour la ligue », le jeu en ligne et la pornographie en ligne. Alors que le jeu en ligne franchissait la barre des 12 milliards de dollars après les gains en 2005, toutes les autres catégories réunies de contenus payants en ligne allaient franchir ensemble 2 milliards de dollars US.

Risque social atténué

Pour quelles raisons ces types de contenus connaissent-ils de tels retentissants succès ? C’est principalement à cause de leur nature même, le jeu, tel l’alcool, est un produit difficile (lire impossible) à interdire. Et le jeu en ligne est d’autant plus facilité par le fait que l’Internet réduit voire élimine le risque social, soit le danger d’être vu en train de jouer par ses relations sociales. Le risque ou l’effort physique de ne pas avoir à se rendre à un casino représente un deuxième argument, sans parler de certaines géographies où le jeu est illégal et où les joueurs peuvent se rabattre en ligne.

Le jeu pathologique est malheureusement également une réalité. Selon une étude de Pew Internet & American Life Projet parue en 2003, près de 20% des utilisateurs américains de l’Internet se rendent à un site de jeu en ligne à tous les mois, et 4% d’entre eux jouent en ligne à tous les jours.

Flou juridique

Où Loto-Québec est roi et maître du jeu en général, le jeu en ligne lui fait un pied de nez. Les Antilles et autres îles à juridiction « flexible », ainsi (on peut dire surtout) que les réserves indiennes au Québec sont les territoires des principaux portails de jeu en ligne. Même si ce n’est plus le lieu où le serveur est géographiquement situé qui importe, le lieu où l’entreprise est enregistrée ou incorporé lui, compte. Avoir un jugement peut encore s’avérer possible, mais difficile, alors que le faire appliquer relève de l’exploit…

Techniques marketing pour le moins originales

Dans un marché si lucratif, tous les coups sont permis pour obtenir les bonnes grâces des joueurs en ligne, et différentes techniques sont utilisées.

L’achat de mots-clés, bien que banni pour cette industrie chez Google, donne encore des résultats dans les autres réseaux. Actuellement (février 2006), les enchères étaient d’environ 5$US le clic sur des termes reliés au jeu en ligne, mais elles ont déjà dépassé les 20$US le clic, ce qui est très révélateur des profits potentiels par joueur en ligne « conquis ».

Un autre secteur où on a vu des entreprises de l’industrie se distinguer, c’est la publicité « humaine » où l’on a payé des spectateurs d’événements sportifs pour courir nu dans les stades lors d’événements d’envergure ou pire encore, tatoué des fronts de mères monoparentales avec l’URL de casinos en ligne en échange d’à peine envoyer leur progéniture à l’école privée.

Finalement, pour contourner le peu de lois qui s’appliquent à ce secteur en ce qui concerne la publicité, certains annonceurs créent des sites où l’on peut apprendre à jouer au Poker. Il ne prend pas vraiment de temps pour que de véritables sites de jeu en ligne soient suggérés à « l’élève » peu subtilement en général et que celui-ci soit bombardé d’offres de jeu dans un environnement où la sollicitation pour ce type de service était à la base illégale.

Je ne crois pas que l’on doive d’inspirer de telles pratiques pour faire du commerce électronique traditionnel, à moins d’évoluer dans des secteurs où le risque social est très élevé. Sinon, on peut s’exposer à des risques de toutes sortes. Il reste qu’il est toujours intéressant d’étudier des industries en marge des autres. Malgré tout ce que l’on peut en penser, ces industries restent malgré tout des pionnières dans le commerce en ligne.