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Le potentiel d’une stratégie 2.0 : « Tous Azimuts » le calculateur de trajet de la STM
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Le potentiel d’une stratégie 2.0 : « Tous Azimuts » le calculateur de trajet de la STM

  • Niveau Technique

Pour ceux qui ne le connaissent pas, « Tous Azimuts » est un calculateur de trajet disponible sur le site de la STM (société des transports de Montréal). En lui fournissant un point d’origine et une destination il nous renvoie des suggestions d’itinéraires, calculés en fonction des horaires de passages des différents moyens de transport en commun. Pour ceux qui le connaissent, c’est un outil qui fournit des informations très utiles mais difficiles d’accès.

 

Première étape de recherche : choix de l’origine et de la destination

Recherche par carte :

C’est la recherche par défaut lorsqu’on lance l’outil de calcul de trajet. Le but de cette carte est de permettre aux utilisateurs de choisir visuellement leurs points d’origine et de destination en cliquant sur l’adresse ou intersection voulue.

Le premier point qui pénalise cette carte est le manque de guidage des utilisateurs :

  • Les boutons de déplacements et de zoom n’apparaissent que si l’utilisateur clique une première fois sur la carte (image de droite).
  • Le rôle des boutons radio en haut de page n’est pas clair car il n’y a pas d’informations sur leur utilisation.

Le second point concerne la séquence d’actions nécessaires pour utiliser la carte :

  • La multiplicité des actions d’un clic droit sur la carte, c’est-à-dire zoom ou sélection de lieux, oblige l’utilisateur à «configurer» sa souris avant chaque étape par l’intermédiaire des boutons radio en haut de page.
  • Le déplacement sur la carte ne peut pas se faire en la faisant glisser avec la souris. Une destination qui prendrait un glissement pour être atteinte nécessite ici plusieurs clics.

Le dernier point concerne le fait que les standards d’interactivité des cartes en ligne ont été implicitement imposés par des acteurs majeurs (mapquest, google map, etc.). Même si « tous Azimuts » a été lancé plusieurs années avant google map (1997-2001 versus 2005 pour google map canada) le fait de ne pas respecter ces standards impose une charge de travail supplémentaire aux utilisateurs.

Recherche textuelle :

Ce mode de recherche possède deux principales forces :

  • La multiplicité des options de recherche qui permet de répondre aux principaux modes opératoires des utilisateurs,
  • L’efficacité de la séquence d’actions qui permet d’obtenir des résultats rapidement.

Ses points faibles sont les suivants :

  • Les erreurs de saisies ne sont pas soutenues par une proposition d’orthographe alternative. les messages d’erreurs sont parfois imprécis: «intersection non trouvée».
  • Un certain manque de clarté des informations dans le choix de stations de métro ou gare qui sont regroupées dans un même menu déroulant.
  • Le guidage du moteur de recherche par lieux importants peut perturber les utilisateurs en précisant «… Évitez les qualificatifs. Par exemple, pour la place Ville-Marie, entrez Ville-Marie seulement» alors que les deux requêtes («place ville marie» et «ville marie») retournent les mêmes résultats.

Deuxième étape de la recherche : configuration du parcours

Je ne m’étendrais pas sur cette étape qui ne semble pas présenter de problèmes majeurs. Disons simplement qu’elle permet de choisir différentes options telles l’heure de départ ou d’arrivée, ou encore, l’utilisation de la marche à pied. Le formulaire est relativement clair et les choix par défaut pour les différents champs sont judicieux.

Dernière étape de la recherche : présentation des résultats

Bien que permettant plutôt bien aux utilisateurs d’atteindre leur but, cette dernière étape pourrait encore être améliorée :

  • Les icônes au dessus des parcours sont relativement peu claires, d’autant plus que les champs «alt» des images ne sont pas remplis.
  • La présentation de chaque parcours est assez chargée, notamment avec la répétition pour chaque résultat du trajet saisi par l’utilisateur.
  • Notons également qu’il n’est pas possible de modifier facilement la recherche initiale depuis cet écran.

Le potentiel d’une stratégie 2.0 :

Avec la technologie actuelle cet outil pourrait facilement être amélioré pour devenir un réel outil du web 2.0 :

  • Le simple ajout de la possibilité de sauvegarder les itinéraires représenterait un gain de temps conséquent pour des utilisateurs réguliers et serait un outil de fidélisation efficace.
  • L’envoi d’itinéraires par courriel serait également une fonctionnalité intéressante.
  • Comme on ne peut pas parler de web2.0 sans parler de réseaux sociaux, imaginons simplement une application facebook qui permettrait d’ajouter des itinéraires lorsqu’on créé un évènement. Ceci pourrait s’avérer bénéfique pour l’organisateur, en facilitant l’accès au lieu de l’évènement, mais également pour la STM en accroissant sa visibilité.
  • La possibilité d’emmener un itinéraire avec soit lors de son trajet serait également très intéressante, que cela soit en l’imprimant ou, de manière plus moderne, en l’exportant sur une unité mobile.

Pour finir, au delà de l’outil « Tous azimuts », c’est la stratégie web complète du site de la STM qui bénéficierait d’un « lifting », surtout si on le compare avec des sites similaires tels ratp.fr (Paris), tcl.fr (Lyon), mbta.com (Boston). Une analyse même succincte pourrait aisément définir des actions pour:

  • Augmenter le nombre de visites sur le site,
  • Améliorer l’efficacité des campagnes de relations publiques,
  • Répondre plus efficacement aux attentes de plus en plus grandes des utilisateurs d’Internet,

Ces actions se baseraient sur, et viendraient soutenir, la tendance socio-économique qui pousse les gens à chercher de plus en plus des alternatives à la voiture. En exagérant légèrement on pourrait même aller jusqu’à dire que la refonte du site serait bénéfique pour l’environnement, en contribuant à augmenter le nombre d’utilisateurs des transports en commun.