J’ai testé le nouveau module de Facebook
Facebook a tout récemment lancé un nouvel outil permettant de mieux gérer les données personnelles partagées à l’extérieur de sa plateforme: le module Activité en dehors de Facebook. Les données personnelles sont traditionnellement recueillies par l’entremise du pixel de Facebook, du module d’ouverture de session, ou encore de son SDK (kit de développement logiciel), lequel permet de mesurer l’activité d’un utilisateur dans une application mobile. Les termes « Facebook » et « transparence » étant rarement employés dans une même phrase, il va sans dire que la nouvelle a retenu mon attention. J’ai décidé de tester cet outil afin de voir s’il est non seulement facile d’accès, mais aussi d’utilisation. Cela m’a permis de répondre à une grande question de société: est-ce par souci pour ses utilisateur que Facebook leur offre un meilleur contrôle de leurs données personnelles?
Première étape: trouver l’outil
En fin renard de la toile, mon premier réflexe a été de visiter la section Paramètres de mon compte Facebook. Peut-être évident pour certains d’entre vous, mais en toute honnêteté, visite-t-on cette section aussi souvent qu’on le devrait?
J’en ai d’ailleurs profité pour mettre mon profil à jour et, surtout, pour vérifier qui pouvait accéder à mes données. J’ai ainsi pu m’assurer que seuls mes amis pouvaient savoir que j’avais grandi à Terrebonne (et maintenant vous aussi). J’ai ensuite instinctivement cliqué sur la rubrique Vos renseignements Facebook, où j’ai découvert la section Activité en dehors de Facebook.
En cliquant sur Afficher, j’atterris sur la page suivante expliquant en quoi consiste l’activité en dehors de Facebook. Après une lecture rapide (parce qu’entre vous et moi, je veux surtout savoir qui a accès à mes données), il me suffit d’un clic sur Gérez votre activité en dehors de Facebook pour arriver au bout de ma quête! Je commence à être de Terrebonne-Humeur (suite et fin du clin d’oeil.)
Deuxième étape: utiliser l’outil
On m’apprend sans tarder que 665 tiers ont recueilli et partagé mes données à l’extérieur de Facebook entre juillet 2019 et aujourd’hui, tout en précisant qu’il ne s’agit que d’un aperçu, et qu’une partie de mon activité peut ne pas apparaître ici!
Je ne vous cacherai pas que cela m’a fait un peu froid dans le dos. Qu’à cela ne tienne, en poussant mon exploration, je comprends que, pour couper les ponts avec un partenaire, je dois d’abord cliquer sur son nom ou son logo pour ensuite cliquer sur le lien « Désactiver l’activité future… » avec ledit partenaire. L’absence d’option de gestion groupée me décourage assez vite de passer en revue les 665 partenaires un à un. À trois clics par partenaire à supprimer, n’en désactiver que le quart demanderait près de 500 clics! La vie est trop courte pour ça. L’option « Effacer l’historique » commence à me faire de l’œil. Mais ai-je vraiment envie de repartir… À ZÉROOOO? (Jo Bocan me transperce les tympans!)
Sans compter qu’effacer l’historique n’empêchera pas toute activité future de se faire avec les partenaires. Pour vous assurer de ce blocage complet et interdire tout suivi ultérieur, vous devez cliquer sur « Gérer l’activité future » pour accéder à une nouvelle section où vous pourrez décocher l’option « Activité future en dehors de Facebook ».
Le verdict
Est-ce que ça vaut vraiment la peine de gérer son activité en dehors de Facebook? À vous de voir. Si jamais vous stressez à l’idée d’être reciblé par une publicité du site que vous venez de consulter, cette option s’adresse peut-être à vous. Sinon, le fait de supprimer votre activité aura principalement un impact sur la personnalisation des messages publicitaires. En effet, en vous désengageant du suivi de vos activités, vous vous retirez des audiences de remarketing d’un partenaire. Vous pourrez néanmoins être ciblé de nouveau par ce même partenaire, car vous resterez inévitablement dans les audiences tierces de Facebook. Entre les lignes: si ça vous tire du jus de voir une pub d’un produit que vous venez d’acheter, l’option de retrait n’est peut-être pas la meilleure qui soit!
En conclusion, Facebook a souvent, et à raison, été pointée du doigt pour ses lacunes en matière de gestion des données personnelles de ses utilisateurs. En offrant plus de contrôle aux utilisateurs sur la gestion de leurs données, le géant bleu tente, selon moi, de polir son image et simuler une forme d’empathie envers ses utilisateurs. Dans l’ensemble, ce nouvel outil est loin de révolutionner la manière dont les utilisateurs peuvent assurer un meilleur contrôle de leurs données personnelles. Après tout, Facebook continuera de nous suivre à la trace dans son application, et vos données seront toujours utilisées à des fins de monétisation par cette plateforme, car c’est ce que ses propriétaires savent faire de mieux!