« The need for most people to create front-end code may not even exist in the not-so-distant future. » Zurb, créateur du cadriciel Foundation.
Des cadriciels d’interface (interface framework) peuvent simplifier radicalement la production d’interfaces utilisateur.
Un cadriciel est un ensemble cohérent de composantes logicielles. Celui-ci permet d’abstraire le niveau le plus technique du codage et d’ainsi multiplier la productivité des développeurs Web.
Il existe en fait deux types de cadriciel : les cadriciels back-end et les cadriciels d’interface.
On connaissait déjà les cadriciels du côté back-end (Rails, Django, Symfony, Zend, CodeIgniter). Incontournables, ils permettent d’accélérer dramatiquement la programmation du volet logique d’une application, sans toutefois toucher la présentation de l’interface utilisateur.
Du côté de l’interface, on profitait déjà du cadriciel JavaScript jQuery et de tous les plug-ins compatibles, mais c’était du rapiéçage; il s’agissait de prendre des plug-ins à droite et à gauche et d’essayer de tout faire fonctionner ensemble.
Certains cadriciels d’interface se démarquent particulièrement par le large spectre des besoins qu’ils couvrent : Bootstrap de Twitter et Foundation de Zurb. Les deux permettent notamment d’obtenir une mise en page adaptative. Ils sont également compatibles avec 99% des navigateurs Web en circulation (tous sauf Internet Explorer 6).
Attardons-nous sur Bootstrap, le plus populaire des deux.
Mark Otto, un des deux architectes de ce cadriciel, dit qu’il a transformé Bootstrap en projet à code ouvert pour « help awesome people make awesome shit ». Des milliers de développeurs se sont montrés intéressés. À ce jour, plus de 24 000 développeurs sont abonnés aux mises à jour de Bootstrap sur GitHub, le site collaboratif de partage de code source.
Ce cadriciel permet de créer l’interface d’un site ou d’une application dotée d’une interface élégante, avec un effort minimal. Bootstrap comprend tous les éléments d’interface les plus courants, tels que la navigation, les boutons, les étiquettes, les tableaux, les alertes, les barres d’avancement, les formulaires, etc. C’est en quelque sorte un guide de style Web directement utilisable par les intégrateurs.
Le diable est dans les détails, et, en utilisant ce cadriciel, tous les détails sont déjà peaufinés. Il s’agit de détails qui, pour des raisons de temps ou de budget, sont souvent oubliés.
Comme des centaines de développeurs travaillent à débugger et à améliorer le code du cadriciel, il est raisonnable d’espérer que votre site fonctionnera adéquatement à long terme, avec des coûts de maintenance réduits.
En ne réinventant pas la roue, l’utilisation d’un cadriciel permet, en théorie, d’économiser des efforts importants en termes d’intégration. On peut donc investir l’effort ailleurs.
Ce type de mise en page permet, avec peu d’effort, d’obtenir un visionnement adapté à toutes les plateformes. Par conséquent, on pourra éviter d’avoir à développer un site mobile.
En contrepartie, une mise en page adaptative représente du travail additionnel pour l’ergonome. En effet, il doit déterminer la mise en page optimale en fonction des différentes résolutions d’écran.
Donc, au final, l’investissement en ergonomie sera tout aussi nécessaire qu’avant l’arrivée des cadriciels.
L’utilisation de ce préprocesseur permet aux développeurs de personnaliser l’apparence de l’interface, tout en restant abonnés aux mises à jour de Bootstrap.
Cependant, il est vrai que pour un œil averti, l’apparence d’un site créé avec Bootstrap pourrait montrer des airs de famille avec Twitter. Ceci n’est cependant pas négatif pour l’expérience de l’utilisateur. En effet, le fait que l’interface soit familière à l’internaute peut vraisemblablement le rassurer.