Dans le cadre de la conférence rendez-vous 2009 de Challenge Your World, le célèbre Venture Capitalist Guy Kawasaki nous a donné 10 conseils à suivre pour innover lorsqu’on se lance en affaires.
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A priori, les gens s’acharnent trop souvent à essayer de créer un produit qui reflète les besoins du marché. On suit les tendances, les études de marché; on écoute les gens ce qui génère de l’argent. C’est faux, il faut revenir à l’essentiel. Vous devez plutôt créer un produit que vous voulez utiliser. Oublions les études, les focus groups et concentrons-nous seulement à répondre à un besoin qui est présent. En fait, on oriente notre stratégie de développement autour d’un facteur : le besoin de nos consommateurs (actuel ou futur)
Les compagnies lancent leur produit pour ensuite le faire évoluer de 20 % toutes les années. En fait, il faut trouver le point d’innovation qui permettra de changer de courbe d’évolution. Kawasaki illustre son point en donnant l’exemple de l’industrie de la glace : la 1ere courbe était la récolte de glace sur un lac gelé. La 2e courbe était la production de glace dans une manufacture et sa livraison. La 3e courbe est le réfrigérateur. La clé de l’évolution n’est pas la production de la glace, mais faciliter l’accès à la glace. Innover c’est répondre à la courbe d’évolution des besoins réels des consommateurs.
L’objectif en démarrage d’entreprise est de minimiser les coûts de lancement. En fait, il suffit de couper dans les centres de coûts ne générant pas de valeur. Les outils vous aidant à l’administration de votre entreprise sont maintenant gratuits ou peu dispendieux. L’open source est la clé pour bien des tâches notamment Open Office, Google Docs ou MySQL.
Au lancement de votre produit, l’utilisation des réseaux sociaux remplace le placement publicitaire ou les firmes de relations publiques. Vous avez le plein contrôle sur la communication, vous devenez le propre ambassadeur de votre marque.
Vous perdrez trop de temps et d’énergie à tenter de contacter et de convaincre les grands influenceurs, journalistes, chroniqueurs ou autres. Investissez plutôt votre temps à diffuser votre message au plus grand nombre de personnes possibles (les nobody), surtout à ceux qui utiliseraient potentiellement votre produit. Favorisez le partage d’information entre ces personnes. C’est la base du marketing viral : tirer le plus large possible pour obtenir la plus grande répercussion possible. En fait, si plusieurs nobody parlent de votre produit, les influenceurs voudront parler de vous.
Pour Kawasaki, Twitter, c’est comme la CIA. On peut savoir ce qui se dit sur notre marque en temps réel grâce à Twitter Search. C’est l’idéal pour connaître l’opinion des gens sur une thématique liée à notre produit pour ensuite s’immiscer dans une conversation et ainsi obtenir plus de followers.
Tweetmeme et sa puce de votation sont les principaux outils de partage pour vos contenus. Tweetmeme est le nouveau Digg (j’approuve) et son impact est supérieur. 50 tweets valent plus que 50 diggs : chaque tweet est vu en moyenne par plusieurs followers différents contrairement à Digg où les contenus sont vus par les mêmes personnes.
Le moment que je n’ai pas apprécié de la conférence. Kawasaki fait l’apologie du cheap labor provenant des pays émergents tel qu’engager des Indiens pour programmer ton site pour peu de frais. J’aime plutôt l’option de trouver des stagiaires ou des élèves pour faire des tâches cléricales ou de programmation. Le point à retenir est que grâce aux technologies actuelles comme Skype on peut maintenant travailler avec des gens partout dans le monde.
Pour un site, il suffit de tout héberger chez AWS, d’utiliser Youtube pour vos vidéos ou Flickr pour vos photos. Le cloud computing vous permet de vous délester de ses coûts en laissant les spécialistes gérer vos services.
Les points 2, 3, 6 et 7 lancent un message : ne pas contracter trop de dépenses lors du lancement d’une entreprise afin d’éviter de demander trop de financement pour des services qui ne créent pas de valeur. Il devrait plutôt servir à soutenir la principale activité qui génère des revenus pour votre entreprise : la gestion des demandes de votre clientèle.
Kawasaki a sorti une phrase savoureuse : Perfect is the enemy of good enough. Rien ne sert d’avoir la version parfaite de votre produit, car trop temps serait perdu à l’obtenir. L’important est d’obtenir la meilleure version et de la lancer. Vous pourrez ensuite obtenir des commentaires de vos clients. Je fais le parallèle avec la sortie d’un site Internet. Sa première version est toujours la pire version, seuls les tests et la mesure de performance permettent de l’améliorer. Aussi, le plus rapidement vous accélérer la sortie de votre produit, le plus rapidement vous recevrez de l’argent.
Les VC sont comme des vampires : ils visent les jeunes entrepreneurs pour sucer leur argent! Il faut éviter le plus possible les demandes de financement aux VC : ça prend du temps et ils ne lèvent pas autant d’argent qu’ils le promettent. Le truc est de repousser au dernier moment votre demande de financement et cet argent doit seulement servir à la croissance de votre entreprise.
L’objectif de l’entrepreneur est de créer un produit qui soit en haut à droite : être unique et avoir beaucoup de valeur. L’objectif du marketeur est de persuader les gens que le produit est en haute à droite.
En croyant à son idée, tout entrepreneur a les chances de réussir. Cette confiance ne doit pas être minée par les grands investisseurs qui croient qu’ils connaissent tout alors qu’ils n’ont aucune idée de votre mission ou de votre vision. Kawasaki le résume bien en une phrase : Listening to a looser makes you a looser.
Quelques citations de bozos :
Sur l’industrie des ordinateurs personnels:
« I think there is a world market for maybe five computers » – Thomas Walter, PDG de IBM (1943)
« There is no reason why anyone would want a computer in their home » – Ken Olsen 1977, fondateur de DEC digital eq. Corp.
Sur les transferts monétaires :
« This telephone has too many shortcomings to be seriously considered as a means of communication. The device is inherently of no value to us. » – Western Union internal memo 1976
J’aimerais féliciter personnellement Martin Lessard et ses collègues pour l’organisation sans faille du Rendez-Vous 2009. Vous êtes de vrais pros!
La présentation :